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Agroécologie : capitalisation d’expériences en Afrique de l’Ouest
Agroécologie : capitalisation d’expériences en Afrique de l’Ouest
Agroécologie : capitalisation d’expériences en Afrique de l’Ouest
Facteurs favorables et limitants au développement de pratiques agroécologiques Evaluation des effets socio-économiques et agro-environnementaux Le Projet CALAO – Capitalisation d’expériences d’acteurs pour le développement de techniques agroécologiques résilientes en Afrique de l’Ouest – a été mis en œuvre au cours de l’année 2017 dans le cadre du Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire en Afrique de l’Ouest (PASANAO), financé par l’AFD et dont la maitrise d’ouvrage est assurée par la CEDEAO. Sous le pilotage et la coordination d’AVSF, le projet CALAO a impliqué diverses ONG et universités françaises et africaines, dont les trois autres membres du Groupe de Travail sur les Transitions Agroécologiques (Gret, Agrisud et CARI) et leurs partenaires au Burkina Faso, Sénégal et Togo. Le projet a consisté en un travail d’évaluation et de capitalisation visant à mettre à disposition des praticiens, décideurs politiques et institutions de coopération, des références sur les effets et impact agro-environnementaux et socio-économiques des pratiques et des systèmes agroécologiques, ainsi que des éléments d’analyse des freins et leviers pour le développement de ces pratiques. Les documents de capitalisation (rapport et note de synthèse), rédigés par Laurent Levard (Gret) et Bertrand Mathieu (AVSF) présentent les principaux résultats des études de terrain. La méthodologie mise en œuvre est basée sur l’analyse-diagnostic de système agraire, des éléments méthodologiques complémentaires pour la caractérisation de pratiques agroécologiques et leur évaluation économique et des méthodes agronomiques spécifiques pour l’évaluation des effets de pratiques agroécologiques sur les rendements agricoles, la fertilité du sol et la couverture arborée. Sur la base de cette méthodologie commune, et en s’appuyant sur les expériences en agroécologie acquises par les différents partenaires, trois études spécifiques ont été réalisées en zone soudano-sahélienne, au Burkina Faso (région est), au Sénégal (pays Sérère) et au Togo (région des Savanes). La comparaison et la modélisation de différents systèmes de production ont permis de mettre en évidence l’effet positif sur le revenu agricole de ceux qui intègrent davantage les principes de l’agroécologie. Dans certaines situations, les effets sont considérables, l’agroécologie permettant aux familles de dégager des revenus par actif familial deux à quatre fois supérieurs à ceux des autres familles, pour un niveau de surface équivalent. C’est par exemple le cas des systèmes qui intègrent fortement agriculture et élevage au Sénégal. Lorsqu’il a pu être évalué, l’effet de combinaisons de pratiques sur les rendements des céréales pluviales (sorgho, mil, maïs) peut être notable, avec des niveaux de rendements en moyenne 50% supérieurs, par rapport à des parcelles ayant un faible niveau d’intégration des pratiques agroécologiques. Les résultats de l’étude mettent ainsi en évidence le potentiel considérable que représente l’agroécologie pour la production agricole, le développement économique et social (emploi, génération de richesse et de revenus), la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la régénération des écosystèmes dégradés de la région ouest-africaine (par ex. : effet positif sur la fertilité organique et minérale des sols, effet positif de pratiques agroécologiques de protection des arbres sur la couverture arborée et la biodiversité). L’analyse des freins et leviers au développement de l’agroécologie montre aussi qu’un tel développement à grande échelle ne pourra se réaliser sans tout un ensemble d’interventions cohérentes entre elles, y compris en matière de politiques publiques.